Pourquoi FAJ s’oppose au projet photovoltaïque ?

Quelques arguments pour s’opposer aux fermes photovoltaïques en forêt.

Sans reprendre tout l’argumentaire de nos partenaires opposés au projet de ferme photovoltaïque à LOULLE, Forêts Alternatives du Jura souhaite attirer l’attention sur trois volets.

 1) La fertilité du sol forestier.

Des membres de Forêts Alternatives du Jura, retraités de l’ONF ou actifs, témoignent que les terrains forestiers concernés par le projet photovoltaïque ne sont pas d’une moindre fertilité qu’une grande proportion des forêts jurassiennes bénéficiant du régime forestier car les forêts ont, de tous temps, occupé les terres les plus ingrates.

 2) Le patrimoine génétique

Historiquement les forêts installées sur les sols les plus superficiels se sont régénérées naturellement dans des proportions importantes en raison, d’une part des échecs des plantations d’essences allochtones exigeantes, mais aussi parce que la sélection naturelle issue du fond des âges des essences autochtones les a dotées d’avantages concurrentiels avec des phénotypes [1] adaptés aux conditions de sécheresse propres à ces sols superficiels. La valeur de cet héritage génétique réside qualitativement dans sa diversité mais s’apprécie aussi par la quantité de semenciers qui pourraient avoir leur importance pour la résilience des forêts, y compris sur stations environnantes plus fertiles, en cas de réchauffement climatique présentant des épisodes de sécheresse sévère.

 3) Une atteinte grave à la régulation du climat et du cycle de l’eau.

La couverture forestière joue un rôle primordial sur le climat et le microclimat forestier dont bénéficient les riverains.

  • Le couvert forestier protège le sol des rayons du soleil directs même lorsque les plantes herbacées meurent pendant une sécheresse. Voir page 65
  • Les racines des arbres puisent de l’eau en profondeur permettant un rafraîchissement de l’atmosphère par l’évapotranspiration. [2]
    Extrait de la page 83 Au total, un mètre cube d’eau évaporée consomme 680 kWh (eau en vapeur à 20 °C) ou libère 92 kWh (eau en glace). Une rupture dans le petit cycle de l’eau [cycle continental de l’eau] signifie que les processus de précipitation évaporation-condensation perturbent et libèrent le rayonnement thermique et la chaleur sensible, plusieurs fois.
  • A l’échelle d’une région, la forêt attire la pluie par effet de « pompe biotique » Voir pages 14 et +
  • Le maintien de la photosynthèse par les arbres, alors même que les plantes herbacées qui ne puisent l’eau qu’en surface sont déjà sèches, produit de l’eau. Voir pages 37-38
  • La dégradation de la biomasse produit de l’eau. Voir page 40
  • A l’échelle du continent et de la terre : Les nuages jouent un rôle fondamental dans le maintien de l’équilibre énergétique de la Terre, ou « bilan radiatif », c’est-à-dire la quantité de rayonnement qui entre et sort de la Terre. Voir page 85
  • L’interaction entre la couverture végétale du sol, sa teneur en eau et les nuages  :
    Extraits : Il est largement connu que l’effet réchauffant ou refroidissant des nuages dépend de leur altitude : Ce qui est moins connu est que l’altitude à laquelle se forment les nuages dépend largement de l’humidité relative du sol qui est elle-même liée à la couverture végétale des sols. Voir pages 85-86

[1Le phénotype est l’ensemble des traits observables d’un organisme qui dépendent de multiples gènes qui se sont exprimés et de l’influence du milieu (l’environnement dans lequel l’organisme se développe et vit)

[2L’évapotranspiration : Evaporation ou dissipation dans l’air de l’eau contenue dans les sols, les végétaux, les lacs, les mers ou autres nappes d’eau. L’évapotranspiration englobe l’ensemble de cette eau qui passe du sol à l’atmosphère.

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Dernière mise à jour du site : mercredi 24 janvier 2024